Les chefs coutumiers de Mbuji-Mayi, dans la province du Kasaï-Oriental, ont pris l’engagement de faire respecter la Résolution 1325 de l’ONU au sein de leurs entités. Cette décision a été adoptée samedi lors d’un atelier sur la Résolution 1325, organisé par le Centre Féminin de Formation et d’Information pour le Développement (CEFIDE). Les autorités traditionnelles se sont engagées à mettre fin à la répudiation des femmes victimes de violences sexuelles dans leurs communautés. Le chef Christophe Kashala, du groupement Bena Shimba, territoire de Katanda, a rappelé que les chefs coutumiers changent leurs pratiques pour protéger les femmes victimes de viols, souvent stigmatisées ou rejetées : « Nous avons compris qu’une femme violée par force ne doit plus être répudiée. Elle doit réintégrer sa famille conjugale. Il faut alléger sa situation plutôt que l’aggraver », a-t-il déclaré.Il a précisé que si le viol est établi comme involontaire, la belle-famille ne devra plus imposer de sanctions excessives. « La coutume voudrait qu’elle paie quelque chose pour sa réintégration, mais désormais, au lieu d’une chèvre, on pourra simplement demander une petite poule, voire rien du tout », a ajouté le chef Kashala. Cette initiative s’inscrit dans la continuité des forums coutumiers tenus à Mbuji-Mayi et à Lubumbashi en 2024, avec le soutien du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR)et du Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP). Ces rencontres visaient à favoriser la réunification familiale et la réinsertion socio-économique des femmes réfugiées, déplacées internes et victimes de violences sexuelles dans le Grand Kasaï. L’engagement des chefs coutumiers du Kasaï-Oriental constitue une avancée majeure pour l’application locale de cette résolution, conciliant valeurs traditionnelles et respect des droits humains. Amos ALIMA Partager
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