Bunia, 01 juin 2024( ACP)
Une journée d’échanges sur le thème intitulé » l’ information et enjeux sécuritaires en Ituri a été organisée ce weekend par le Bureau de l’information publique de la MONUSCO à l’intention des journalistes locaux pour clôturer la journée de la liberté de la presse commémorée le 3 mai de chaque année dont le Gouverneur militaire a été l’invité d’honneur à ces échanges.
Une quarantaine de journalistes venus de l’ intérieur et ceux de la ville de Bunia ont pris part à ces échanges animés respectivement par le représentant du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’ Homme ( BCNUDH ), le Porte-parole des FARDC, le Lt Jules Ngongo, Madame Liliane, Cheffe de l’information publique de la MONUSCO et le Gouverneur militaire de l’Ituri, le Lt général Johnny Luboya N’kashama où chacun a eu à donner son message par rapport à la liberté de la presse et comment se prévenir contre les désinformations liées aux enjeux sécuritaires.
Le représentant du BCNUDH a parlé sur » comment exercer le droit à l’ information dans un contexte de crise sécuritaire. Pour lui, les journalistes sont les alliés incontournables des droits de l’homme, avant de conclure que les pouvoirs de la presse sont immenses pendant la situation de crise sécuritaire généralisée, soulignant que les journalistes sont appelés à se comporter dignement en exerçant leur profession selon l’étique et la déontologie journalistiques pour ne pas s’exposer aux poursuites judiciaires.
Le deuxième intervenant, le Lt Jules Ngongo Tchikudi,le Porte-parole des FARDC en Ituri a longuement développé l’information comme une arme dans les zones de conflits ( cas de l’ Ituri). Pour le Speaker des FARDC en Ituri, l’ information est une arme redoutable qui stimule la combativité et légitime l’ engagement corollaire. L’ information peut démoraliser l’autre camp ou lui faire perdre des alliés ; on touche ici à la famille de la propagande, de l’ influence. D’un côté, a-t-il poursuivi, l’ information que l’on gagne dont on tente de priver l’ adversaire et qui sert surtout aux dirigeants, et d’ un côté, l’ information au sens de message « ‘ performatif » visant l’imaginaire, celui qui agit positivement ou négativement sur les cœurs et les esprits « .
Parlant de la société et guerre de l’ information, le Lt Jules Ngongo Tchikudi s’est appesanti sur les fondamentaux connus depuis longtemps pendant la première guerre mondiale, les principes du renseignement, du secret, de l’ intoxication ; la propagande blanche, grise ou noire, ou autres qui sont théorisés et appliqués, ajoutant que toutes les notions militaires modernes de guerre de l’ information, de psychose, d’ influence stratégique, de diplomatie publique, de soft power, de narratif, de guerre hybride et autres ne font que décliner les principes anciens. Et au-delà de l’ information publique qui dirige l’ action, celle qui vise les cœurs et les esprits, suscite un paradoxe, » leur séduction, qui contraste avec notre faiblesse rhétorique.
Madame la Cheffe de l’information publique de la MONUSCO, Liliane, cette dernière a martelé sur la désinformation et de son expérience dans la profession pour avoir travaillé longtemps dans plusieurs médias internationaux. Elle a indiqué que la désinformation est le fait de travestir consciemment les faits et de diffuser volontairement des contenus qui sont faux, faussés ou biaisés dans le but de nuire à une personne, un groupe de personnes ou une entité.
La désinformation peut contribuer à l’ accroissement des violences et des tensions sociales. Elle menace la cohésion sociale et le vivre-ensemble.
A cet effet, la responsabilité du journaliste est très grande dans la lutte contre la désinformation et le discours de haine.
Ainsi, partager sans recul tout ce que je reçois est un danger pour la population la paix ; on est un acteur ou une actrice de la paix et non du conflit ; on combat acharnement la désinformation ; et en tant que journaliste, on doit absolument vérifier tout ce qu’on reçoit avant de partager ; enfin, en tant que journaliste, on doit couper la chaîne de diffusion de la désinformation.
Prenant la parole pour clôturer la journée d’échanges avec les professionnels des médias, le Gouverneur militaire de l’Ituri, le Lt général Johnny Luboya N’kashama a exhorté les journalistes à se comporter d’abord comme des patriotes qui aiment leur pays en cultivant de bonnes relations sans toutefois se créer des obstacles, sachant que la liberté d’ un journaliste n’est pas à confondre avec la licence ou le libertinage dans l’ exercice de son métier en écrivant ou en publiant n’importe quoi sur les réseaux sociaux ou sur les chaînes de radio ou de télévision.
Il sied de noter que cette journée d’échanges s’est clôturée dans une ambiance de convivialité sanctionnée par la remise des brevets de formation aux journalistes par l’Autorité provinciale militaire en présence du Chef de Bureau adjoint de la MONUSCO et la prise de photo de famille.
ACP/ Muhemedi Kongolo